Le processus d’écriture du livre se caractérise par des périodes d’écriture irrégulières et espacées entre fin 2004 et 2017.
« Je n’ai jamais prémédité d’écrire ce roman. »
Processus d’écriture : Nirina raconte ce qui l’a poussée à écrire ce roman
« Au fil du temps, cette forme du roman s’est imposée à moi comme une évidence. C’était comme si le roman avait eu envie de naître par lui-même. Comme si j’étais tombée enceinte sans le vouloir et que je m’en étais rendu compte assez tardivement. »
Tout a commencé lors de mon séjour aux Etats-Unis. « Le 10 novembre 2004, je suis arrivée à San Diego où j’avais été recrutée pour enseigner dans une école franco-américaine (exactement comme Ninon !). Comme à mon habitude, j’écrivais alors beaucoup dans mes carnets d’écriture intime. Je voulais faire refléter mon voyage par mes révélations humaines et culturelles car je me sentais telle une anthropologue ! Ce travail d’introspection m’a permis de nourrir la vision interculturelle de mes héroïnes. »
“De plus, je me souviens que j’ai tout de suite écrit de très longs mails à ma famille pour leur raconter mes aventures. Les lettres par mail furent la première forme de mes écrits. ! Il faut se rappeler qu’en 2004, les réseaux sociaux n’existaient pas encore…
Moi qui adore écrire des vraies lettres postales, j’étais très impatiente d’envoyer des nouvelles régulières aux miens. C’est pourquoi, je me suis mise à écrire beaucoup de mails. C’était excitant de partager mes impressions de voyage avec eux, quasiment en temps réel !
J’ai tout conservé dans mes archives d’ordinateur, en souvenir. Ainsi, en plus de mes cahiers intimes, cette correspondance par mail fut la première forme de mes écrits et le premier matériau pour mon roman futur.”
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Processus d’écriture : Ninon
« Je me revois devant un des gros ordinateurs fixes, dans la salle informatique de mon école. J’écrivais les portraits de Californiens mythiques pour moi, que je rencontrais dans ma vie quotidienne. Cette galerie de portraits fut une base pour composer de nouveaux personnages. Au début, cette fresque de personnages n’avait pas de fil conducteur. Le personnage de Ninon est né. Ma première héroïne. Tout d’abord, mon propre point de vue de jeune femme voyageuse en 2004 a servi de centre de référence de ma narration. Ensuite, pour donner de l’épaisseur à mon histoire, je me suis inspirée de celles qui m’avaient précédées un siècle et demi auparavant. Les pionnières du XIXe siècle que j’avais étudiées de fond en comble pour ma thèse. Geneviève est née. J’avais trouvé mon autre narratrice-personnage.
Nirina
L’étape clé du processus d’écriture
Puis elle conclut : « Dans cette création en immersion historique, l’émergence de l’Indien fut un mouvement de révélation pour moi. De même que la réhabilitation de la figure de l’Indien est un élément crucial dans ma thèse, de même dans mon roman j’avais besoin de faire vivre la voix des peuples oubliés. Grâce à des sources historiques et anthropologiques, j’ai étudié la tribu Ohlone qui vécut dans la région de l’actuelle San Francisco. C’est ainsi que cette tribu ancestrale est devenue la nouvelle héroïne de mon roman à travers toute une lignée d’hommes et de femmes. J’ai entièrement inventé leur arbre généalogique, avec comme figure centrale mon héros masculin, Guetoë. »