Pour Nirina, ce bilinguisme est fondamental car il constitue la chair de son message fondé sur l’interculturalité.
Ses héroïnes voyageuses sont des femmes curieuses de la langue de l’Autre. Elles sont avides d’apprendre à parler couramment cette langue pour mieux entrer dans la culture qui les accueille. Cette démarche anthropologue est aussi celle de Nirina.
“Nous sommes les ancêtres de ceux qui ne sont pas encore nés” est hybride par sa forme. En effet, il contient de correspondance épistolaire, de l’écriture intime, d’écriture à tonalité ethnographique, et de conte. En outre, il contient des dialogues dont le style se rapproche de l’écriture scénaristique.
Le bilinguisme
Ce roman est aussi hybride par sa langue. En effet, il contient des parties en français (majoritairement) et d’autres en anglais. La traduction française se trouve dans le corps du texte lorsqu’elle est courte. Elle se situe en notes de bas de page lorsqu’elle est trop longue.
Nirina est elle-même partie vivre aux États-Unis précisément parce qu’elle voulait apprendre à parler anglais. Elle voulait devenir bilingue et faire sienne cette langue universelle actuelle.
“La langue est le véhicule d’un premier voyage cognitif qui seul rend possible et véritable l’autre voyage, géographique et humain. La langue est la source de ce roman. Si Ninon n’avait pas traduit le manuscrit de Geneviève du français à l’anglais, ce roman n’existerait pas.”
nirina
Il est fascinant de constater que l’interculturalité et le bilinguisme ont permis à Nirina de donner vie à ce roman, qui est un roman-choral. Grâce à cette vision interculturelle et cette ouverture à la culture de l’Autre, Nirina a pu peaufiner son processus d’écriture. C’est cet état d’esprit qui a poussé Nirina à élaborer un projet de traduction de son roman en anglais.
Le bilinguisme construit un pont interculturel et inter-époques. Il construit aussi un pont entre la vie vécue, le livre écrit et le livre lu.